Le thème retenu pour la table ronde de clôture des journées des économistes de la santé américains (ASHE) le 23 Juin 2021 était : « Quels enseignements les USA peuvent-ils tirer de systèmes de santé offrant un accès universel aux soins de santé ? ». Un panorama général de ces enseignements a été offert par Reginald Williams du Commonwealth Fund, puis l’expérience de deux pays a été présentée, respectivement par Lise Rochaix pour la France et Audrey Laporte pour le Canada. Pour la France, Lise Rochaix a soutenu l’idée que l’accès gratuit aux soins est une condition nécessaire de réduction des inégalités de santé, mais pas une condition suffisante. Les déterminants de l’état de santé sont, en effet, nombreux, au-delà du seul accès en temps et en heure aux soins de santé. La persistance d’inégalités sociales de santé en France, malgré un accès universel et quasiment gratuit, le montre bien. A titre d’illustration, les patients qui ne recourent pas aux dépistages gratuits sont le plus souvent de statut socio-économique défavorisés. Et malgré l’accès de tous aux services hospitaliers, notamment les services d’urgence, on voit que les hôpitaux localisés dans les zones défavorisées ont fait face aux plus grandes difficultés de fonctionnement. La pandémie a ainsi renforcé la nécessité d’une approche intersectorielle des inégalités, combinant des mesures de réduction des inégalités de revenu, d’accès à l’éducation ou à la santé, telles que recommandées dans le rapport Blanchard/Tirole diffusé le même jour.
- Pour accéder au rapport Blanchard/Tirole.